Rick Owens renonce à la fourrure sous la pression des militants
« Les leaders de la mode doivent évoluer… ou se faire dépasser. »
Ces dernières années, on a assisté à une chute spectaculaire du nombre de marques qui vendent encore de la vraie fourrure, y compris des géants comme LVMH et Kering, ainsi que des maisons de luxe emblématiques comme Chanel et Burberry. Mais quelques irréductibles restent à la traîne, continuant de produire vêtements et accessoires agrémentés de ces matières duveteuses. Une approche dépassée que l’on ne laisse plus passer.
La Coalition to Abolish the Fur Trade (CAFT) exerce depuis longtemps une pression sur les marques à travers des manifestations, en militant pour la fin totale de l’utilisation de toute fourrure animale. Dans sa dernière action, l’organisation a orchestré une campagne ciblée de cinq jours qui a conduit Rick Owens et Owenscorp à s’engager à ne plus utiliser de fourrure dans aucune future collection. La marque a également retiré les sacs à main en vison et en castor de sa boutique en ligne.
Cette politique sans fourrure a été confirmée dans un e‑mail envoyé à la CAFT par l’équipe de Responsabilité Sociétale d’Owenscorp, accompagné d’un nouveau texte publié sur la page « Eco Aware » du site. On peut y lire : « Au cours de la dernière décennie, nous avons réduit puis finalement cessé la production de fourrure. Nous ne recourrons plus à la fourrure à l’avenir. »
Ce nouvel engagement fait suite au lancement de la campagne de la CAFT le 10 décembre, suivi de manifestations à Londres, Los Angeles et New York, où des militant·e·s ont interpellé la CEO d’Owenscorp, Daniela Soto Beltran. Des soutiens de la campagne ont également interpellé le collaborateur de longue date de Rick Owens, designer et muse Tyrone Dylan dans un salon d’aéroport, avant son vol pour Paris.
« Les leaders de la mode peuvent soit évoluer, soit se faire dépasser », déclare Suzie Stork, directrice exécutive de la CAFT. « Rick Owens a choisi d’évoluer. Nous attendons des autres, qui profitent encore de ce commerce cruel de la fourrure, qu’ils en prennent de la graine. »
Même s’il s’agit d’une avancée majeure pour le secteur, le chemin reste long : des poids lourds comme FENDI, Dior ou Hermès utilisent toujours de la vraie fourrure. Espérons que la décision de Rick Owens incitera d’autres maisons à lui emboîter le pas.
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